Les traits tirés, la peau pâle, décharnée, c'est la petite poupée brisée. Elle fout tout en l'air, pour voir ce que ça fait. Elle vit dans son chaos amoureux, dans ses pensées d'humaine condamnée. Elle est pas là pour voir comment les choses vont se passer, mais pour tout faire partir de traviole. C'est un talent chez elle, elle touche quelque chose, et tout tombe autour d'elle. Elle reste toujours debout, Paige. Le cœur brisé, seule, dans la misère, elle reste toujours debout oui. Mais elle n'avance jamais. Elle est bleue. Elle se noie dans ses travers comme on sue dans la poussière. Elle est à terre. La vie est chienne, elle nous plante des couteaux dans le dos, mais Paige, c'est elle qui tient le couteau. Elle est née, et paf, le monde a commencé à plus tourner rond. C'pas un ange, Paige. Elle est pas apparue, entourée d'un halo divin, pour ramener la paix sur terre. Non, elle est arrivée avec ses griffes et ses crocs, elle a tout déchiqueté, et maintenant les hommes sont en lambeaux par sa faute. Elle s'est détruite elle-même. Elle marche pas droit, Paige. Elle est de ceux qui pensent que, quand les tables bougent, c'est que quelqu'un les bouge du pied. Elle est la défaite de la vie pour ces gens-là. Elle représente pas les faibles, mais les forts qui ont chuté. Elle frappe tout, comme une dingue, avec ses mots-couteaux, son amour poison à la con, parce qu'ils sont tous naïfs, qu'ils sont tous cons. Elle a dégringolé aux enfers, elle a tué ses démons, ses satans qui la hantaient, comme on baise l'Amour. Elle fait flipper la planète, la petite Paige. Elle se penche au-dessus de la rambarde et au moment où elle va basculer, une main lui attrape le pied.
Elle pendouille dans le vide, se demandant ce qu'il se passe, pourquoi elle voit le monde à l'envers. Paige est née.

Papa s'est cassé avant sa naissance. Au fond, il a bien fait. Il aurait souffert avec Paige. Mais maman est restée. Maman est heureuse, peut-être. Elle ne sait pas ce qui l'attend. Cette gamine aux grands yeux bleus, ces yeux magnifiques, qui feraient rougir les putains. Elle est belle, petite Paige. Sa mère ne nage pas dans l'argent mais elle a promis de tout donner pour sa fille. Elle a promis de la rattraper par le pied si jamais elle tombait de la rambarde. Paige aurait pu se nourrir de cette amour, devenir une fille modèle sans qu'on lui ait rien demandé. Être à la hauteur, ne pas sombrer. Mais Paige elle est comme ça. Indépendante et libre. Elle veut tout essayer, tout voir, tout faire, tout rafler, tout gagner. Elle est blizzard cette gamine. Dès l'école, elle commence à fréquenter les mauvaises têtes. Ceux qui font flipper, qu'on évite dans les couloirs, qui vous volent votre goûter même pas parce qu'ils ont faim. Paige a jamais eu peur de ceux-là. Elle les regarde un petit moment et ils détournent les yeux. Changés. Oui, elle détruit tout Paige. Derrière elle, dans son petit bonhomme de chemin, y'a plus rien. Que des regards ravagés, des sourires déformés, des visages criards, suppliants. Les cris qu'on entend tout là bas, au loin, ils surpassent les banshees, ils s'élèvent tout haut et ils frappent les oreilles, à en faire saigner les tympans. Paige en a rien à foutre. Elle est au sol, brisée, détruite, et elle laisse les autres jouer avec elle. Avant de les détruire eux aussi.
Elle saute dans la piscine. C'est cours de natation avec l'école aujourd'hui. Paige sait pas nager, et elle l'a dit à personne. Elle se débat, l'eau lui rendre dans les yeux et dans le nez. Elle coule à pic et elle n'y peut plus rien. Puis elle entend le bruit d'un plongeon et des mains de déménageur qui la ramènent au bord de la piscine. Elle crache de l'eau de partout. Paige n'est plus jamais rentrée dans une piscine.

À l'adolescence tout part en vrille, chez Paige plus que tout autre. Les mauvaises fréquentations s'additionnent, elle sillonne le quartier avec sa bande, cherchant un dealer dans le coin. Elle a l'habitude, maintenant, c'est toutes les nuits comme ça. Elle boit, elle fume, de tout et n'importe quoi, et surtout elle fait la fête, elle flirte avec le danger. Elle rencontre des garçons intéressants, aussi. Et des filles. Bref, Paige est jeune, et Paige en profite. Et ça dure. Pendant des mois, elle se détruit à coup d'herbe et de baise. Elle continue ses va et viens de taulard, brûlante, comme si poursuivre ça allait la rendre victorieuse, triomphante de tout. Elle s'fait du mal mais elle le voit pas, jamais, elle snobe la terre pour se convaincre d'exister. Elle est la rebelle, celle qu'ils jalousent tous, qu'ils ont tous envie d'être, mais elle-même ignore qui elle est vraiment, Paige c'est juste un masque, une couverture, sans identité. Elle est comme ces sans papiers, qui savent pas où ils vont ni ce qu'ils font, mais ils le font juste. Paige elle fait partie de ces putains de pas comme il faut, ceux qu'on peut pas mettre dans une case tout simplement parce qu'ils dépassent de partout. Elle fait pas exprès, Paige. Si elle avait eu quelqu'un sur qui compter elle aurait pas été comme ça, comme cet enfer de bagdad. Cette période, c'était avant de rencontrer Billie.
Billie est venue plus tard, bien plus tard. Comme un ange débarqué de nul part. Parce qu'après ça, Paige a décidé de croire aux anges.

Billie s'est pointée comme une fleur un jour de printemps. Paige avait une vingtaine d'année et était déjà plus bas que terre. C'est pas une vie, c'est pas un rêve. C'est un genre de désillusion immense, tellement immense d'ailleurs qu'elle dépasse l'entendement. Paige elle gueule. Elle gueule après son ex-proprio qui réclame son loyer. Elle veut pas le payer. Elle a pas les sous. Elle a juste sa guitare sous le bras et l'envie furieuse d'en coller une à ce mec. Plein de bourrelets, le cigare vissé entre les dents, il la dévisage d'un air serein, presque condescendant, lui soufflant les vagues nauséabondes de son parfum bon marché. Elle s'énerve de son calme, parce qu'elle sait qu'elle va devoir le payer. Elle retarde simplement le moment où elle s'avouera vaincue. Elle finit par capituler. Elle s'éloigne, empoigne sa guitare à deux mains et s'enfuit en courant. C'est une semi-victoire. Le bonhomme la poursuit en gueulant mais son embonpoint l'handicape considérablement. Paige sourit et continue de courir. Une fois qu'elle est sûre qu'il a abandonné, elle se réfugie au coin d'une ruelle sombre et délabrée. Elle s'assoit contre le mur et ferme les yeux le temps de souffler. Elle sort une cigarette et la glisse entre ses lèvres avant de l'allumer. Et puis elle est là, elle arrive... Billie. Une jeune femme brune, jolie à en tomber par terre, qui sourit en s'avançant. Elle ouvre la bouche et puis elle parle, d'un flot de parole aussi doux et mélodieux qu'un air de classique. Paige aime bien sa voix. Elle lui sourit et l'invite à s'asseoir à côté d'elle.
Depuis ce jour, Billie et Paige sont meilleures amies, pour le meilleur comme pour le pire. C'est juste pas humain d'aimer une personne à ce point. C'est déchirant de devoir la quitter du regard le matin et de devoir la regarder dans les yeux le soir. C'est Billie, quoi.
Billie c'est quelqu'un de doux et d'aimant. Elle est venue en ville pour reconstruire sa vie, et en ce moment elle aide les personnes seules qui ont besoin d'aide. Elle fait les courses, le ménage. Elle vit avec Paige et le chat dans un appartement ridicule au dernier étage d'un HLM. Elle paye le loyer à elle toute seule, quand Paige ne se bouge pas le cul. C'est l'amour fou. C'est une amie, une précieuse alliée. Paige se bat pour elle, elle va mieux pour elle.

Les premiers amours, ce sont souvent les plus intenses, mais aussi les plus cruels. On se dit, quand tout est terminé, qu'il aurait valu ne jamais vivre ça. Et puis on se souvient de tous ces instants qu'on a aimé à ses côtés, ces souvenirs qui nous font renaître un sourire une dernière fois sur nos lèvres avant l'heure fatidique.
– Putain Paige, déconne pas !
Elle répond pas, Paige. Le garçon s'avance vers elle, suppliant.
– J'suis désolé.
– Je veux pas de tes excuses. Maintenant, Ash', tu dégages.
– Arrête de me regarder avec tes putains d'yeux. Tes yeux de pétasse, 'tain, tu t'rends pas compte combien j'les aime ces yeux. c'regard j'le connais bien...
Encore un silence.
– Paige, écoute-moi... j'ai été con... Mais je t'aime, j't'aime à en crever !
– Prouve-le.
– Y'a rien à prouver, tout est dit...
– Oui, tout est dit : tu es allé danser avec ces salopes et tu m'as planté comme une merde ce soir-là ! Ouais, l'amour. C'est ça. T'as raison...
– Tu comprends rien, c'est compliqué...
– Moi je crois que c'est étonnement simple.
Ses mots résonnent dans la ruelle comme des couteaux. Elle repousse violemment Ash'. Et dire qu'elle l'a aimé. Il n'est pas digne de confiance.
– Maintenant, dégage, Ash. Ou c'est moi qui te vire de là.
– Paige, je t'aime et...
La jeune fille tourne les talons et s'éloigne rapidement. Elle ne pense qu'à une chose : retrouver Billie et se blottir dans ses bras pour pleurer toute la nuit. Et ensuite se soûler les veines, se déchirer la tête, et réinventer le monde l'esprit enfumé.

Heureusement que Billie est là. Ash c'est du passé, ça fait deux ans maintenant. Mais là c'est un autre problème. C'est Paige. Paige est le problème. Elle a mal, mal au cœur. Elle voit tout en noir. Les gens, tous des cons, des traîtres, des mutins. Y'a que Billie qu'est digne de confiance, qu'est belle à regarder, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur. Paige ferme les yeux. Tous les jours elle achète des magazines. Et elle découpe. Elle découpe tout ce qu'elle peut, des mots, des images, et elle colle sur le mur de sa chambre. Elle relie tout par des traits, les mots « Mort », « Faim », « Douleur », « Haine », « Colère ». Que du noir, du bleu comme elle. Des mots qu'elle ne peut plus supporter, trop lourds, lourds de sens surtout. Ces mots qui la plombent, qui l'empoisonnent. Billie comprend pas pourquoi Paige continue. Et Paige continue parce que Billie comprend pas. Elle boit, elle fume, constamment. Elle arrête pas, ça lui fait du bien au fond. Elle a jamais pu s'en passer. Elle fait des crises. Elle a l'air d'une démente à rire seule certains soirs. Mais elle rit jamais sans raison. Elle a l'impression de tout savoir, de tout voir, mieux que tout le monde. De rire parce que si elle ne rit pas la vérité s'échapper, elle s'en va, oui. Elle rit pour voir clair dans les hommes. Elle comprend pas. Elle a des sautes d'humeur, elle rit bizarrement quand elle est avec Billie, elle sort de l'appartement à des heures bizarres et revient complètement bourrée. Elle subit. Elle survit même pas. Elle souffre et ça se voit, mais personne peut rien y faire. Elle voit des choses que les autres ne voient pas, elle entend des trucs bizarres. Elle dort plus, elle supporte plus les autres et les bruits. Elle voit le mal, partout. Elle stresse pour rien. On appelle ça une dépression psychotique. Sauf que Paige, elle, refuse d'y croire.

Félicitations, tu es officiellement validée! Ton personnage semble avoir une vie plutôt difficile, j'espère qu'elle trouvera son bonheur parmi nous! Toutefois, serait-il possible à l'avenir de modérer un peu le langage de ta demoiselle? Je suis conscient que c'est sa façon de parler, mais nous sommes sur un forum où il y a des gens de tous âges. Peut-être censurer un peu serait-il bien pour éviter de choquer les coeurs sensibles.

Tu peux dès à présent aller plus en avant sur le forum et découvrir les merveilles qu'il renferme ainsi que sympathiser et délirer avec les autres membres si ce n'est pas déjà fait ! Cependant afin de ne pas te lâcher complètement dans la nature, voici quelques liens que je me permets de te conseiller ! Tout d'abord si tu ne l'as pas encore fait, je te conseille d'aller jeter un petit coup d'oeil au règlement, c'est toujours bien de savoir à quoi on a à faire ! Ensuite je pense que tu ne vas pas vivre sous les ponts, donc files faire une demande de logement et après va recenser ton métier. C'est toujours bien de savoir où notre personnage va travailler ! D'ailleurs si tu as besoin d'un baby-sitter, d'un colocataire ou que sais-je encore, tu peux faire un tour aux petites annonces, ça peut être très utile !

Mais bon je suis sûre que tu es surtout impatient(e) de créer ta fiche de liens pour te faire des amis ! D'ailleurs il se peut que tu ais besoin de personnes particulière, comme ta moitié ou ta voisine perdue de vue  ? Si c'est le cas va créer des scénarios, si tu cherches plutôt ta grande tante qui fume comme un pompier et ton cousin germain, c'est une famille qu'il faut que tu crées. Dans tous les cas, j'espère qu'ils seront pris bientôt ! Après si l'envie de RP est présente je t'invite aussi à aller dans ce sujet. Tu pourras peut-être trouver des personnes qui ont besoin d'un partenaire ou tu peux aussi en demander un ! Ensuite, quand tu auras des rps par milliers, pour ne pas les oublier, tu peux les mettre dans ton profil. Sinon je te recommande vivement le flood où l'on s'amuse comme des petits fous & de passer sur la ChatBox pour rigoler un petit peu ! Puis si après tous ses petits liens tu as peur de ne pas y arriver, n'hésites pas à demander à être parrainé. Sinon pour toutes tes demandes, de lieux ou de rang c'est à la préfecture qui faut se rendre. Surtout, n'ais pas peur de faire le petit curieux et va voir un peu partout dans le forum.